samedi 20 mars 2010

Lueur d'espoir - Episode 3


Le sentier de terre s'est changé en route de béton parsemée de gravas, les arbres en ruines, et le chant des oiseaux en silence de mort. J'essaie de faire attention où je pose les pieds pour ne pas faire trop de bruit. « En terrain inconnu on est jamais trop prudent... », mon père me le répétait souvent. Aujourd'hui c’est malheureusement plus que vrai.
Je sors le détecteur de chaleur de ma sacoche et l'active. J'ai eu ce petit bijou par l'intermédiaire d'un groupe armé avec qui je suis restée près de deux semaines. J'ai tout de même dû débourser trois cents euros pour qu'ils veuillent bien me le céder. Il permet de détecter toute forme de chaleur à dix kilomètres à la ronde et si possible d'en identifier la source. J'ai pu aussi acquérir un logiciel qui permet à cet engin de m'indiquer si la source de chaleur représente un danger potentiel. Un point rouge lumineux représentant une présence humaine se met alors à clignoter si cette personne est armée. Pour l'instant il n'y a que des points gris, qui indiquent la présence d'insectes, d'oiseaux et de rongeurs d'un certain gabarit. Pas de quoi s'affoler. Il n'y a pas une âme humaine à l'horizon. Je vais enfin pouvoir dormir et reprendre des forces, je ne l'aurais pas volé ce repos !
En passant à coté d'une laverie je récupère des vieux draps moisis par le temps. Les rues sont belles et bien désertes. Je déambule entre les ruines d'immeubles et de grande maison. Mon choix finit par se porter sur une grande maison familiale à l'architecture ancienne. Ce devait être une maison de trois ou quatre étages à l'origine, mais il ne reste plus que les vestiges du premier étage encombré par l'effondrement des étages supérieur. Au rez-de-chaussée, la partie arrière où devait probablement se trouver la cuisine et la salle de réception est effondrée. Seul le salon est encore à l'abri du vent et de la pluie. Je tire le vieux fauteuil en cuir à moitié éventré qui traine dans un coin de la pièce devant l'imposante cheminée. Les draps me serviront à allumer un feu qui me réchauffera l'espace d'une heure ou deux. C'est peu, mais ce sera suffisant pour cette nuit.
Avant de m'endormir j'hésite à laisser le détecteur allumé. Finalement je préfère miser sur la chance et économiser ainsi le peu de piles qu'il me reste. Enroulée dans mon manteau je laisse mon esprit vagabonder où bon lui semble. La journée a été dure mais j'ai connu pire. Le bruit des flammes me berce et peu à peu je sombre dans le pays des rêves, où tout est permis, même d'espérer un meilleur futur.

Je me réveille en sursaut, tous les sens en alerte. L'aube est encore loin devant moi mais il y a quelque chose dans l'air qui ne me plait pas. Sans attendre j'empoigne mon sac, mets ma mitraillette en bandoulière et quitte les lieux rapidement, le détecteur de chaleur à la main. C'est bien ce que je pensais. Une douzaine d'hommes patrouillent dans le secteur. Je ne sais pas d'où ils sortent, mais dans le doute je préfère me tenir à distance et rester dans l'ombre, d'autant plus que les points rouge viennent de se mettre à clignoter à tout va. Il faut toujours un laps de temps avant que le détecteur de chaleur n'enregistre toutes les données.
Pendant plus d'une heure ils ont circulé dans les rues de la ville, j'ai comme l'impression qu'ils vérifient les lieux ou qu'ils recherchent quelque chose... ou bien quelqu'un. Tout ce temps je suis restée dans un placard à jouets en espérant qu'ils n'aient pas, comme moi, un détecteur de chaleur. Apparemment ce n'est pas le cas car à présent ils sont tous réunis au même endroit et ne semblent plus avoir l'intention de bouger.
Pour la deuxième fois de la nuit j'hésite. Est-ce que je vais voir de plus près ? Ou bien je passe mon chemin le plus vite possible ? La curiosité l'emporte sur la prudence. Ce n'est pas raisonnable, je sais, mais tant pis, je vais quand même aller jeter un coup d'œil sur ce groupe. Grâce à mon mémo et au plan de la ville qu'il possède, je repère la disposition des lieux. La carte m'indique qu'une ancienne banque surplombe l'endroit où ils sont. C'est donc par là que je vais passer. Prenant garde de ne pas faire de bruit et de tenir mes distances je passe par l'arrière du bâtiment. Je traverse les salles une à une sur la pointe des pieds. Il reste des machines à moitié cassées sous les décombres. Le plafond et les murs ne semblent être retenus par rien et n'attendre qu'une chose : me tomber dessus. Tout est sale, vide, et noir. L'abandon des lieux donne à cette banque un air sinistre. Des graffitis recouvrent les parois de la cage d'escalier. On peut y lire toutes sortes d'insultes grossières, de revendications politiques, de noms, de dates. C'est la représentation exacte du pays. Des morceaux d'idées, d'envies, d'actes, mais rien de cohérent, juste une impression de désordre.
Au deuxième étage je passe par dessus les gravas pour gagner les fenêtres ouest qui donnent sur la rue. De là je devrais pouvoir apercevoir le camp du groupe qui a sillonné toute la ville. Je m'allonge sur le sol et sors mes jumelles. Ils sont quinze. Parmi eux, deux femmes qui doivent approcher la trentaine d'années. Les hommes, quant à eux sont de tout âge, le plus jeune semble avoir une quinzaine d'année, et le plus vieux, lui, frise la cinquantaine. J'essaie de repérer un sigle ou un insigne particulier qui me permettrait de les reconnaître mais je ne vois rien. Tout ce que je peux constater c'est que le plus vieux est le chef du groupe, du moins il doit sûrement en prendre le commandement dans les situations difficiles, car sinon la discipline n'a pas l'air d'être leur règle en or. Ils sont tous là en train de plaisanter, ou de se chamailler. J'en déduis donc qu'ils ne font pas partis du PPNG. Non, eux sont trop à cheval sur les principes, la discipline et l'ordre, et surtout, je n'ai encore jamais vu de femme dans leur rang. Ils les asservissent comme de vulgaires esclaves, prêtent à être engrossées ou à faire toutes les tâches répugnantes qui ne sont pas dignes des hommes. Ils ne doivent pas non plus dépendre de l'OPPI, car je n'ai pas vu le sigle du baril de pétrole et de sabre à leur ceinture qui les caractérise. Et comme cette région est aux mains de ces deux seuls partis, qui peuvent-ils bien être armés de la sorte ?

Lexique :
PPNG : Parti Politique de la Nouvelle Génération

OPPI : Organisation Politique Pétrolière Internationale


Voici la suite des aventures de Xalyah, celles de Lysiah n'étant pas très intéressante ces derniers temps. Tout ce que je peux dire c'est qu'un game concept se profil doucement sur ce scénario.

samedi 13 mars 2010

Un petit rien

Un petit speed histoire de... parce que j'ai pas grand chose à dire. Je le retravaillerai sûrement plus tard, il faut bien commencer quelque part.