lundi 18 mars 2013

Horizons - Prologue revisité


Je me souviens du 15 juillet 2105 comme si c’était hier. Cette journée s’annonçait aussi chaude que les précédentes et rien ne laissait présager qu’elle resterait gravée dans l’histoire de l’Humanité comme la plus sanglante de toutes. Et pourtant… 

Au petit matin les médias relayèrent une terrible information. L’hexagone, touché de plein fouet dans sa plus haute fonction, venait de perdre son Président. Assassiné. Voilà ce que disaient les médias. Et ce n’était que le début. En quelques heures, des communiqués officiels similaires nous parvenaient de l’ensemble des pays du G50. 

Le chaos s’installa et avec lui commença notre descente aux enfers. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Autant de questions qui ne trouvaient aucunes réponses auprès des administrations dépassées par les évènements. Cette situation sans précédent plongea les populations dans la confusion la plus totale. Et ce n’était qu’un avant-goût de ce qui nous attendait. 

Au crépuscule, l’impensable arriva. Ce que nous avions pris pour un violent orage au départ se révéla être notre pire cauchemar. La Rupture. 

Le lendemain, le soleil caressa la Terre rouge sang, ravagée par des crevasses pleines de cadavres. 

Le monde tel que nous le connaissions jusqu’ici n’existait plus.

Parce que ces derniers jours je me suis inscrite sur un forum d'écriture, voici le prologue d'Horizons revisité après de nombreuses remarques ! C'est très enrichissant et motivant comme aventure. J'espère que ça va me porter aussi loin que possible ! L'image est un peu du réchauffée, j'y ai juste apporté quelques modifications pour le titre du récit.

mardi 12 mars 2013

Destins croisés - Episode 16



*** 

Quand je revins à moi, le jour était déjà levé et on m’avait remis dans la cage. Sarizine m’aida à m’asseoir, en jetant un coup d’œil furtif à nos geôliers. Ils étaient occupés à la bonne marche du convoi et ne faisaient pas attention à nous. 

- Tu aurais pu te faire tuer, me dit-elle sur un ton de reproche. Qu’est-ce qui t’a pris de vouloir t’enfuir comme ça ? Tout le monde sait que les Enleveurs sont sans pitié. Tout ce qu’on peut espérer c’est tomber sur un Dabaïen pas trop rustre. 
- Sûrement, répondis-je en grimaçant. 

Mon corps commençait à me faire comprendre qu’il en avait marre d’être maltraité. Mais je n’avais pas envie de moisir dans cette cage. Il fallait que je trouve une autre idée pour me sortir de là. Et une meilleure idée si possible. 

Le reste de la matinée je le passai à l’écart des autres qui ne voulaient pas être mêlés à mes histoires. La douleur était insoutenable mais je n’avais pas le choix. Je devais m’en accommoder et garder les idées claires. En passant une main dans mes cheveux pour enlever le sang séché, je sentis l’épingle que je mettais pour les retenir sur les tempes. Je la fis jouer dans mes mains et me rapprochai discrètement de la porte. J’observais le mécanisme et décidai d’attendre la nuit pour passer à l’action. Même si cela faisait longtemps que je n’avais pas pratiqué cet exercice, le mécanisme paraissait simple ; je ne devrais pas rencontrer de grosse difficulté pour crocheter la serrure. 

A midi, le convoi fit une brève halte pour que les créatures puissent s’abreuver dans un ruisseau et se reposer. On nous distribua un bouillon de volaille, du pain sec et un peu d’eau. N’ayant rien avalé depuis mon dernier café chez moi, en compagnie d’Erick, je me jetai sur mon repas pour rassasier mon estomac qui criait famine. En repensant à ce dernier petit déjeuné dans mon monde, j’eus l’impression qu’une éternité s’était déroulée depuis lors. 

Le vent se leva soudainement et quelques gouttes de pluie s’écrasèrent sur le sol. En quelques minutes nous étions trempés jusqu’aux os, transis de froids. Les Enleveurs reprirent nos bols à la hâte, sans les laver, et le convoi se remit en marche. L’averse dura deux heures avant que le soleil ne reprenne sa place dans le ciel. Je bénis secrètement cette douche naturelle. Même si j’avais toujours l’impression d’être sale, la pluie avait enlevé le plus gros de la crasse et du sang. Comme les autres, je passai le reste de l’après-midi à somnoler, essayant d’oublier les multiples plaies qui tiraillaient mon corps. 

Le soir on fit à nouveau halte dans une clairière. Les Enleveurs préparèrent un grand feu et firent rôtir les lapins qu’ils avaient attrapés un peu plus tôt. Tandis qu’ils festoyaient gaiement, nous devions nous contenter du pain rassis qu’il leur restait. La bière coula à grand flot, et bientôt leurs voix s’élevèrent au dessus des arbres pour entamer des chansons paillardes. Feignant la somnolence, j’attendis tranquillement qu’un à un ils s’écroulent ivres mort, près du feu. Lorsque je fus sûre que les bras de Morphée berçaient fermement nos geôliers je fis jouer mon épingle dans la serrure de la cage. Sarizine me surprit et me poussa sur le côté. 

- Qu’est-ce que tu fais ? Tu comptes tous nous faire tuer ? murmura-t-elle. 

Je sentais plus de peur que de colère dans le ton de sa voix. Je la rassurai, en lui disant que je n’en étais pas à mon premier coup. Alors qu’elle tenta une nouvelle fois de m’en empêcher je lui fis comprendre qu’à s’agiter de la sorte c’était elle qui risquait de tirer du sommeil les hommes endormis à quelques pas de nous. Alors elle se replia sur elle-même et observa d’un œil craintif mes manœuvres. Il me fallut presque un quart d’heure avant de déjouer la serrure. Quand le cliquetis de l’ouverture se fit entendre, le reste des prisonniers s’agitèrent et ouvrirent les yeux. Je poussai doucement la porte mais ne put l’empêcher de grincer. Tout le monde retint son souffle, suspendu aux ronflements des Enleveurs. L’un d’eux renifla dans son sommeil, se retourna, puis se remit à ronfler de plus belle. Je fis signe aux hommes et femmes qui attendaient derrière moi, de sortir en silence. Quand vint le tour du dernier, les autres commencèrent à gagner les sous-bois sur la pointe des pieds, tandis que j’aidais le jeune adolescent à descendre. Maladroit pour un sous, il se prit les pieds dans le rebord de la cage et chuta lourdement au sol, faisant valdinguer le panier d’ustensile de cuisine. Tout son contenu se répandit dans un fracas assourdissant. Je le relevai et lui intimai de rejoindre les autres en courant. Avant d’en faire de même, j’attrapais une torche enflammée et mis le feu aux affaires des Enleveurs. Ces derniers émergeaient de leur sommeil de plomb, et imbibés d’alcool comme ils l’étaient, ils mirent un moment à se ressaisir. Lorsque leur chef se rendit compte que ses prisonniers se faisait la belle, il cria et s’élança à notre suite. 

Je sentais l’odeur du feu qui se répandait derrière moi et les cris rageurs des Enleveurs parvint jusqu’à mes oreilles. Les compagnons de fortunes courraient à mes cotés à perdre haleine. Leur captivité les avait rendus faible, et ils n’avançaient pas très vite. Je les encourageais du mieux que je pouvais tout en jetant un œil par-dessus mon épaule. Les geôliers commençaient à se coordonner pour nous prendre en chasse. Nous devions nous séparer pour augmenter nos chances de leur échapper. Je le fis comprendre aux autres, et nous nous dispersâmes en plusieurs groupes. 

Sarizine resta avec moi et me talonna. Trois hommes nous prirent en chasse. Affolée la jeune femme perdit ses repères et faillit faire demi tour pour courir droit dans les bras des Enleveurs. Je la rattrapai par la manche et l’emmenai derrière moi. Mais une fois de plus, les hommes avaient l’avantage car ils connaissaient la nuit mieux que nous. Au bout d’un moment ils finirent par nous rattraper et nous ceinturer. Je me débattis comme un beau diable, mordant, griffant tout ce qui me touchait. Je finis par échapper à la poigne de mon assaillant en lui balançant un coup de coude dans l’estomac. Je me relevai et repris ma course en gardant toujours un œil derrière moi. Sarizine était partie dans une autre direction, suivie par deux hommes et bientôt je la perdis de vue. Un autre poursuivant se jeta sur moi, mais j’eus le réflexe de sauter sur le coté pour l’éviter. De sa main il m’attrapa quand même le pied pour me faire chuter. Je lui envoyai un coup dans la figure qui le fit lâcher ma jambe en même temps qu’un juron. Je me relevai une nouvelle fois et détalai à l’aveuglette dans l’obscurité de la nuit.

Et un templier de plus ! J'ai des problèmes de proportions dessus, mais tant pis ! ^^'

mardi 5 mars 2013

Destins croisés - Episode 15


Le crépuscule arriva vite, et le convoi s’arrêta dans une petite clairière. Deux hommes partirent chercher du bois, deux autres en quête du diner de ce soir, et trois installèrent le camp pour la nuit. Prise d’une soudaine idée folle, je hélai l’homme le plus proche de la cage qui se curait le nez avec minutie. C’était celui qui m’avait frappé sans vergogne. 

- Qu’est-ce qu’elle veut la p’tite dame ? grogna-t-il. 
- J’ai besoin d’aller au petit coin. 

Baron soupira et ouvrit la cage pour me faire descendre. Il m’attacha solidement les mains dans le dos et me poussa sans ménagement devant lui. Quelques minutes plus tard, il s’arrêta dans la pénombre devant un bosquet et me le montra du doigt. 

- Là, dit-il avec autorité. 
- Vraiment ? demandai-je d’une voix mal assurée. Vous allez vous retourner quand même ? 
- Et puis quoi encore. 

Je m’accroupis donc derrière le bosquet et tâtonnai du bout des doigts le sol mais ne trouvai rien d’utile. Je finis par me relever pour m’approcher de l’homme. 

- J’ai un petit problème. 
- Quoi encore ? maugréa-t-il tandis que je le dérangeai pour la deuxième fois pendant sa fouille nasale. 
- Avec les mains dans le dos, je ne peux pas me dévêtir. 
- Si ce n’est que ça…, répliqua-t-il l’œil brillant. Je peux m’en charger moi-même. 

Alors qu’il se baissait pour trouver comment défaire mon jean, je rassemblai toutes mes forces pour lui balancer mon genou dans le visage. Son nez se brisa dans un sinistre craquement et il s’effondra sans un cri. Rapidement je le fouillai pour trouver ce que je cherchai. Son couteau pendait à la ceinture et je le dégageai pour couper mes liens. Il me fallut cinq bonnes minutes pour parvenir à mes fins, et l’homme commençait déjà à reprendre connaissance. Une fois libérée de mes cordes je pris mes jambes à mon cou pour m’enfoncer dans l’obscurité de la forêt. Mes pieds dérapaient sur le sol humide et les branches basses me griffèrent le visage. Je n’avais pas fait trente mètres que Baron avait déjà totalement reprit ses esprits. Il s’époumona pour prévenir les autres avant de se lancer à ma poursuite. La peur au ventre je détalai aussi vite que possible. Les branches me lacéraient le visage et s’emmêlaient dans mes cheveux, les taillis me faisaient trébucher. Je courrai toujours mais force fût de constater que je ne connaissais pas aussi bien les sous-bois que mes poursuivants. Après dix minutes de fuite l’un des Enleveurs plongea sur moi et me mit à terre. Je me débattis tant bien que mal, me relevant pour m’échapper une seconde fois, mais un autre homme arriva à la rescousse pour mettre fin à mes efforts. Il me retourna une claque bien sentie qui me fit voir des étoiles, me roua de coup de pied et me percha sur son épaule pour me ramener au camp. Là, ils me ligotèrent solidement à une roue de la charrette. Les autres prisonniers s’étaient repliés au fond de la cage, le plus loin possible de moi, comme s’ils redoutaient que les Enleveurs ne s’en prennent à eux également. 

Je crus d’abords qu’ils me laisseraient tranquille tandis qu’ils finissaient leur repas. Mais après quelques choppes d’alcool, l’un d’eux sortit un fouet pour me dissuader de recommencer. C’était mal me connaitre. 

Le dixième coup fût celui de trop. Je perdis connaissance avec un goût de sang dans la bouche.

Retour à la série de templier car j'en ai encore quelques uns en réserve.

Et je terminerai cette note avec le refrain de "Song of the Lonely Mountain". Quoiqu'on en dise les coeurs de voix d'homme sont vraiment magnifiques pour la plupart.

"Some folk we never forget
 Some kind we never forgive
 Haven’t seen the end of it yet
 We’ll fight as long as we live"