mardi 5 mars 2013

Destins croisés - Episode 15


Le crépuscule arriva vite, et le convoi s’arrêta dans une petite clairière. Deux hommes partirent chercher du bois, deux autres en quête du diner de ce soir, et trois installèrent le camp pour la nuit. Prise d’une soudaine idée folle, je hélai l’homme le plus proche de la cage qui se curait le nez avec minutie. C’était celui qui m’avait frappé sans vergogne. 

- Qu’est-ce qu’elle veut la p’tite dame ? grogna-t-il. 
- J’ai besoin d’aller au petit coin. 

Baron soupira et ouvrit la cage pour me faire descendre. Il m’attacha solidement les mains dans le dos et me poussa sans ménagement devant lui. Quelques minutes plus tard, il s’arrêta dans la pénombre devant un bosquet et me le montra du doigt. 

- Là, dit-il avec autorité. 
- Vraiment ? demandai-je d’une voix mal assurée. Vous allez vous retourner quand même ? 
- Et puis quoi encore. 

Je m’accroupis donc derrière le bosquet et tâtonnai du bout des doigts le sol mais ne trouvai rien d’utile. Je finis par me relever pour m’approcher de l’homme. 

- J’ai un petit problème. 
- Quoi encore ? maugréa-t-il tandis que je le dérangeai pour la deuxième fois pendant sa fouille nasale. 
- Avec les mains dans le dos, je ne peux pas me dévêtir. 
- Si ce n’est que ça…, répliqua-t-il l’œil brillant. Je peux m’en charger moi-même. 

Alors qu’il se baissait pour trouver comment défaire mon jean, je rassemblai toutes mes forces pour lui balancer mon genou dans le visage. Son nez se brisa dans un sinistre craquement et il s’effondra sans un cri. Rapidement je le fouillai pour trouver ce que je cherchai. Son couteau pendait à la ceinture et je le dégageai pour couper mes liens. Il me fallut cinq bonnes minutes pour parvenir à mes fins, et l’homme commençait déjà à reprendre connaissance. Une fois libérée de mes cordes je pris mes jambes à mon cou pour m’enfoncer dans l’obscurité de la forêt. Mes pieds dérapaient sur le sol humide et les branches basses me griffèrent le visage. Je n’avais pas fait trente mètres que Baron avait déjà totalement reprit ses esprits. Il s’époumona pour prévenir les autres avant de se lancer à ma poursuite. La peur au ventre je détalai aussi vite que possible. Les branches me lacéraient le visage et s’emmêlaient dans mes cheveux, les taillis me faisaient trébucher. Je courrai toujours mais force fût de constater que je ne connaissais pas aussi bien les sous-bois que mes poursuivants. Après dix minutes de fuite l’un des Enleveurs plongea sur moi et me mit à terre. Je me débattis tant bien que mal, me relevant pour m’échapper une seconde fois, mais un autre homme arriva à la rescousse pour mettre fin à mes efforts. Il me retourna une claque bien sentie qui me fit voir des étoiles, me roua de coup de pied et me percha sur son épaule pour me ramener au camp. Là, ils me ligotèrent solidement à une roue de la charrette. Les autres prisonniers s’étaient repliés au fond de la cage, le plus loin possible de moi, comme s’ils redoutaient que les Enleveurs ne s’en prennent à eux également. 

Je crus d’abords qu’ils me laisseraient tranquille tandis qu’ils finissaient leur repas. Mais après quelques choppes d’alcool, l’un d’eux sortit un fouet pour me dissuader de recommencer. C’était mal me connaitre. 

Le dixième coup fût celui de trop. Je perdis connaissance avec un goût de sang dans la bouche.

Retour à la série de templier car j'en ai encore quelques uns en réserve.

Et je terminerai cette note avec le refrain de "Song of the Lonely Mountain". Quoiqu'on en dise les coeurs de voix d'homme sont vraiment magnifiques pour la plupart.

"Some folk we never forget
 Some kind we never forgive
 Haven’t seen the end of it yet
 We’ll fight as long as we live"

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