mardi 2 avril 2013

Destins croisés - Episode 17


Après un bon quart d’heure de course effrénée, je ralentis le rythme et m’adossai à un tronc d’arbre. Une main se posa sur mon épaule. Surprise, je poussai un cri d’effroi et frappai l’homme qui tentait de me maîtriser. Au bout d’un moment, je compris qu’il essayait de me parler. 

- Calmez-vous ! s’écriait-il. Je ne vous veux aucun mal. 
- Que… 
- Nous sommes venus en finir avec ces maudits Enleveurs ! 

Je suspendis mon geste et regardai enfin l’homme qui se tenait devant moi. Il était grand, bien bâti et portait des vêtements plus sophistiqués que les Enleveurs et leurs prisonniers. Par-dessus sa chemise blanche, il avait endossé une veste à manche courte en cuir noir. Ses poignets étaient renforcés par des bandes de cuir et une épée s’appuyait contre sa hanche, solidement attachée à sa ceinture. Dans le noir, je distinguai vaguement des traits bien découpés, une mâchoire carrée et un regard pétillant. 

- Qui… qui êtes-vous ? balbutiai-je. 
- On m’appelle Taen. Et vous devez-être Eléonaure, n’est-ce pas ? 
- Comment connaissez-vous mon nom ? 
- Il y a un certain Eryck parmi nous qui vous recherche. Et je pense que vous correspondez bien à la description qu’il a faite de vous. Mais vous avez été salement amochée. 
- Erick… 

Alors il ne m’avait pas lâchement abandonnée en haut d’une falaise… Toute l’énergie que j’avais déployée pour me débattre eut raison de moi. Mes genoux fléchirent sous mon poids et je me laissai choir lourdement au sol. 

- Holà ! Doucement ! s’écria Taen en s’accroupissant à mes côtés pour me retenir. C’est fini maintenant. Tout ira bien. 

Ces mots me firent rire nerveusement. 

- J’en doute, murmurai-je en reprenant mon calme. J’ai comme la sensation que tout ne fait que commencer… 

Des étoiles dansèrent devant mes yeux et Taen retint ma tête qui roulait en arrière. Je l’entendais qui m’appelait, mais je n’avais pas envie de lui répondre. J’avais juste envie de m’allonger et de dormir, là, dans les sous- bois, au plus profond de la nuit d’un monde inconnu. Il me souleva dans ses bras et je fermai les yeux, me laissant rattraper par mes douleurs.

Une semaine chargée en émotion. Et une pensée. Profiter des personnes qu'on aime tant qu'elles sont là, car après, c'est trop tard.

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